Ph.D HOANG Thi Hong Ha
Vice- présidente de l’association Parfums du Viet Nam
Du 21 au 24 août 2024, le ministère des Affaires étrangères a présidé et coordonné avec les départements, ministères, branches et localités concernés l’organisation de la 4ème Conférence mondiale des Vietnamiens d’outre-mer (Conférence VK4) et du Forum des intellectuels et experts vietnamiens à l’étranger 2024 (Forum) à Hanoï.
La Conférence mondiale des Vietnamiens d’outre-mer a eu lieu trois fois dans le passé, en 2009, 2012 et 2016, avec la participation de Vietnamiens d’outre-mer représentatifs de nombreux pays, territoires et représentants des ministères, départements, branches et organisations du gouvernement central ainsi que ceux des provinces et villes du pays. Cette année, la Conférence s’est tenue à l’occasion du 20ème anniversaire de la mise en œuvre de la Résolution n° 36-NQ/TW du 26 mars 2004 du Bureau politique sur les lignes directrices et lois en faveur des Vietnamiens d’outre-mer. Avec le thème « Les Vietnamiens à l’étranger unissent leurs forces pour réaliser les aspirations du pays au développement », la Conférence est un forum permettant aux autorités nationales de comprendre la situation, les pensées et les aspirations des Vietnamiens à l’étranger, promouvant ainsi l’attention et le soutien aux Vietnamiens d’outre-mer.
C’est également une opportunité importante pour les Vietnamiens d’outre-mer de contribuer aux plans de construction et de développement du pays dans la nouvelle situation ; Renforcer les liens entre les hommes d’affaires et les experts intellectuels vietnamiens à l’étranger et au pays, promouvoir les investissements des Vietnamiens d’outre-mer, élargir le réseau national d’innovation, notamment à travers le Forum des intellectuels et des experts vietnamiens à l’étranger 2024 sur le thème : « Les intellectuels et experts vietnamiens d’outre-mer apportent des idées sur l’environnement vert et les questions de développement durable du pays » et 04 sessions thématiques qui ont lieu le 22 août, parmi lesquelles : « Les Vietnamiens à l’étranger avec le développement high-tech du Vietnam », « Les entreprises et entrepreneurs vietnamiens à l’étranger accompagnant le pays », « La grande solidarité nationale, le travail associatif et le rôle de la jeune génération des Vietnamiens à l’étranger » et « Vietnamiens à l’étranger – Ambassadeurs de la culture et de la langue vietnamiennes ».
La Conférence a réuni environ 600 délégués, dont environ 400 délégués vietnamiens d’outre-mer et plus de 200 délégués qui sont des dirigeants du Parti et de l’État ; dirigeants de départements, ministères, branches et organisations sociopolitiques ; représentants des dirigeants des provinces et villes ; chefs de certaines agences de représentation vietnamiennes à l’étranger. La Conférence a eu l’honneur d’accueillir le Premier ministre Pham Minh Chinh pour assister à la séance d’ouverture et prononcer un discours d’ouverture au Forum des intellectuels et experts vietnamiens à l’étranger.
Le Parfums du Viet Nam (APVN) avait un représentant pour assister au séminaire sur le thème « Vietnamiens à l’étranger – Ambassadeurs de la culture et de la langue vietnamiennes ».
Lors de la Conférence, l’APVN a présenté les activités culturelles des associations en France. L’APVN soulève également les avantages du développement de la culture et de la langue vietnamiennes aujourd’hui, en concert avec le développement de la science et de la technologie, de sorte que l’accès à la culture traditionnelle est également plus rapide et plus pratique qu’auparavant. La communauté vietnamienne est unie, les nouvelles générations ont acquis un niveau intellectuel, elles sont pleines d’enthousiasme, déterminées à préserver la culture traditionnelle, toujours soucieuses de faire connaître à leurs amis internationaux l’identité culturelle unique de leur pays, c’est pourquoi les activités culturelles et artistiques ou la préservation et l’enseignement du vietnamien ont toujours reçues l’approbation et le soutien du public.
Par ailleurs, il existe également certaines difficultés. On peut dire qu’à l’exception du Centre culturel vietnamien en France, qui a des activités soutenues par l’État, les activités des associations sont spontanées et basées sur les connaissances, le dévouement et l’enthousiasme des participants. Ces activités ne disposent pas de budget de fonctionnement mais sont principalement autofinancées au sein de la communauté.
Les associations tentent de présenter la culture vietnamienne, mais en fait, ce sont des programmes culturels axés sur le divertissement et sans profondeur. La plupart d’entre eux constituent les premières étapes pour introduire la culture vietnamienne, comme l’exploration de certains points forts de la culture vietnamienne, tels que la façon typique de boire du thé, la peinture traditionnelle, la danse de la Licorne, etc… Cela peut avoir plusieurs causes. En premier lieu, il y a un manque de ressources humaines ayant une formation professionnelle telle que les études culturelles approfondies, l’anthropologie et l’ethnologie. Ce sont des secteurs dans lesquels il est très difficile de trouver du travail en France, donc peu de Vietnamiens les pratiquent. Les gens qui créent des programmes artistiques sont pour la plupart « novices » et le font parce qu’ils aiment la culture vietnamienne, il est donc très difficile d’exiger un programme avec de la profondeur.
Les activités sont principalement du divertissement pour attirer le public car si elles sont trop académiques ou trop spécialisées, le public ne sera pas intéressé. C’est quelque chose qui peut limiter l’originalité de l’art traditionnel. Ainsi, essayer de conserver l’originalité et essayer de ne pas trop changer au gré des goûts est aussi l’une des difficultés de préservation et de développement de la culture traditionnelle dans les associations en France.
Les questions de financement sont toujours difficiles pour les associations. L’art est un domaine particulier qui a toujours besoin de patronage. À l’exception du Centre culturel vietnamien en France qui bénéficie d’un financement de l’État (ou de l’UGVF qui bénéficie ponctuellement d’un financement de l’État pour de grands événementiels), les associations sont toutes autonomes. Elles doivent compter sur des sponsors qui sont de grandes entreprises manufacturières pour avoir des fonds pour les programmes, sinon tout se résume à des projets. Les programmes mis en œuvre reposent toujours sur l’enthousiasme et le dévouement des associations et la plupart doivent dépenser leur propre argent pour réaliser des programmes pour la communauté.
L’une des difficultés, ou plutôt des défis, tient aux similitudes culturelles de certaines communautés asiatiques à l’étranger. Par exemple, le Nouvel An lunaire est souvent appelé en France le Nouvel An chinois, c’est pourquoi, à travers des activités culturelles, les associations et les groupes tentent toujours de faire comprendre aux nouvelles générations de Vietnamiens à l’étranger ou la communauté internationale au Vietnam qu’il s’agit du Têt vietnamien. Ou alors les programmes doivent toujours souligner que le áo dài appartient à la culture vietnamienne, en évitant toute confusion, car sur les couvertures de certains livres sur la culture ou sites de vente en ligne, on utilise le mot chemise chinoise au lieu du áo dài vietnamien. Les associations et groupes culturels qui enseignent le vietnamien doivent toujours mettre l’accent sur l’identité de la culture vietnamienne afin que les générations qui grandissent en France ne soient pas en confusion.
L’APVN a également émis des propositions pour mieux préserver et développer la culture traditionnelle des associations. Par ailleurs, elle a aussi émis le souhait d’avoir des aides venant d’associations ou de fonds de préservation de la culture au Vietnam afin que les associations en France puissent rendre leurs programmes sur la culture vietnamienne plus qualitatifs et plus réguliers.
Pour mener à bien ces programmes, il est nécessaire d’élargir le réseau avec les centres d’art nationaux afin d’avoir des programmes véritablement imprégnés de la quintessence de la culture vietnamienne. Il est possible de créer des programmes de divertissement adaptés aux goûts, mais il existe également des programmes visant à préserver les formes d’art culturelles et traditionnelles originales des minorités ethniques et d’autres formes d’art populaire peu connues, etc…
La préservation des valeurs culturelles traditionnelles devrait être intégrée, par exemple en combinant la promotion des produits agricoles vietnamiens et en intégrant le tourisme vietnamien dans les programmes culturels et artistiques. De cette façon, on peut disposer de plus de fonds et accomplir de nombreuses tâches en même temps que la promotion de la culture vietnamienne de la manière la plus efficace possible.
La 4ème Conférence mondiale des Vietnamiens d’outre-mer et le Forum des intellectuels et experts vietnamiens à l’étranger en 2024 sont de véritables opportunités pour l’APVN ainsi que pour les associations en France de présenter leur souhait à l’État de préserver la culture et la langue vietnamiennes pour les Vietnamiens d’outre-mer.